L'automne chasse un été de plus.
"Je pense à beaucoup de choses... Mais je ne pense qu'à toi" (Paul Eluard)
La Normandie prend ses couleurs qui annoncent l'hiver, avec ses odeurs de feu de cheminée, ces brumes matinales qui ne se lèvent pas de la journée, toutes ces lumières plus ou moins étranges, presque mystiques. Ses parfums de quelques choses d'infimes, d'éphémères mais dont on sent parfaitement que certaines seront immuables.
Les vaches se regroupent les unes contre les autres, comme pour se réchauffer. Les petites rues des petits villages normands sont vides où des ombres se glissent sous la pluie. Le soir tombe plus vite et sous la petite pluie fine, dans ce brouhaha de la circulation, au milieu des bruits de la ville, je suis là et brusquement je ralentis. Parce que tu t'empares de moi, que je n'entends plus rien à part ta voix, parce que j'aimerai que tu sois là au bout de mon chemin de solitude. Que ton corps retrouve le mien au chaud de l'appartement, que mon repas soit une fête.
Je peux te regarder des minutes, des heures, des siècles. Et mes yeux dans les tiens, sentir  toutes tes tes odeurs, tes parfums. Chaque fois c'est une découverte délicieuse. Chaque fois c'est différent, chaque fois c'est autre chose. Tu es toujours la même sans jamais être identique, avec toi le temps est aboli, l'espace n'existe plus.
L'amour est absolu, limpide. Aérien et perpétuel. Tu me l'as appris, au milieu de ton rire, ce rire qui résonne dans ma tête au milieu des nuits. Tu m'as appris la patience, celle qui sait intimement comme une conviction indépassable que c'est comme ça, qu'il n'en sera jamais autrement.  Et l'absence qui n'en est jamais une, cette absence dont on croit qu'elle va vous tuer mais qui vous maintient en vie.
Tu es la personne la plus vivante que je connaisse.

Langrune sur mer, octobre 2025.

Port de Caen, presqu'ile, mi octobre 2025.

Villa Elisabeth, Langrune sur mer. Hors saison. Mi octobre 2025.

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